Voyage jusqu'à Alberta [PV Siparti]

Spoiler:

Mes yeux s'ouvrirent, hésitants, et se refermèrent tout de suite à cause de l'importante concentration de lumière qui les aveugla. Encore trop endormie pour jurer, je me contentai de remonter la fine couverture sous laquelle j'avais dormi sur mon visage, et je retentai l'expérience à travers le tissus. En s'accoutumant à la lumière, mes yeux purent discerner deux couleurs : le blanc bleuté du ciel vide de tout nuage, et la grosse tâche blanche jaunâtre cette fois que causait cet astre appelé soleil.

Quand je me fus accoutumée à la lumière, je me découvris de la couverture et m'assis. Autour de l'endroit où j'avais dormi, l'herbe était couverte d'une rosée presque gelée. Je m'étais adossée au rocher contre lequel j'avais dormis le temps de réveiller mes différents membres engourdis. Le soleil venait de passer l'horizon, et il éclairait notre campement de fortune parallèlement au sol, contournant les troncs et les buissons avant d'arriver jusqu'à la clairière où nous nous trouvions. Nous avions choisis cette clairière transpercée de rochers pour être à l'abri du vent. Nous, c'est moi, bien sûr, et Shiro, l'homme dans la force de l'âge qui était entrain d'actionner son briquet sur un tas de brindilles que nous avions récoltés la veille. Je bénis son initiative, constatant que mes orteils étaient gelés. Il me regarda en souriant, sûrement en réponse à la grimace qu'affichait mon visage. Je lui répondis d'un regard agacé, et suppliant, qui lui arracha un rire bref. Notre communication s'arrêta là. Nous ne nous encombrions pas souvent de mots quand on n'était qu'à deux.

Quelques flammes commençant à consumer les brindilles, Shiro rajouta quelques branches mortes, plus grandes. Voyant qu'il n'avait pas besoin d'aide, je me levai et m'étirai comme je pus. En m'accoudant contre une roche, je fis tourner ma cheville gauche dans ma main, pour échauffer les articulations. Et en relevant la tête, mon regard s'arrêta sur deux chevaux qui broutaient. L'un était grand et fort de corpulence, et selon moi, il serait plus habile à porter des chevaliers en armure lors des parades que de servir de destrier à un Assassin supposé discret, mais malgré moi, je devais avouer que ce semi-trait en valait la peine. L'autre, plus petite et plus fine, avait une robe blanche tâchée de brun par endroit, et quelques rondeurs. Je l'avais achetée il y a peu, suite à l'abandon forcé de mon ancien destrier, digne de confiance, lui, lors d'une manoeuvre difficile. Cette jeune jument m'avait déjà joué plusieurs mauvais tours, et j'étais bien contente qu'elle ne s'en fut allée pendant la nuit.

***

Quand nos membres furent un peu réchauffés et que les couvertures eurent dégelés près du feu, quand les bagages furent emballés et les chevaux préparés, nous remontâmes en selle et prirent la route vers Alberta, une ville portuaire que nous avions visité il y a quelques années, et qui se retrouvait aujourd'hui sur nos routes. Pas plus d'un mot n'avait été échangé, car nous nous étions mis d'accord la veille.

Je partis devant, contente de pouvoir laisser mon regard vagabonder. Mais après quelques pas, ma grosse jument têtue eût peur de quelque chose qu'il soit et reparti en marche arrière. Je jurais en déployant mes forces pour la faire avancer, puis implora Shiro du regard.

" Je vais vendre cette jument dans la prochaine ville ! " maugréai-je.

Du moment où j’ouvert les yeux, je me suis levé. Je n’avais pas trop de problème avec les matins - au contraire de Eléanora - c’était facile de me réveiller, car j’avais toujours une motivation de faire quelque chose. Ce matin-ci, c’était de faire un feu. Il avait gelé la nuit, et tous les membres de mon corps étaient glacés. Le feu fut vite préparé et allumé, en même temps j’aperçu qu’Eléanora s’était éveillée. Elle semblait avoir remarquer le froid, en voyant ça tête, je ne pu m’empêcher de sourire.

Après de nous avoir préparé, remballer toutes nos affaires, éteins le feu et regagner la selle, on se mit en route pour Alberta. Pourquoi Alberta? Simplement parce que cette petite ville était celle qui venait sur notre chemin. Pratique et pas très loin. Une demi-journée en selle, pas plus. Bien sûr, la jument de Eléanora n’allait pas nous laisser partir si facilement…

« Je vais vendre cette jument dans la prochaine ville! » grognait-elle en me regardant.

Pendant notre trajet, c’est vrai que ce cheval n’avait pas toujours été la plus facile, mais elle marchait. Moi, j’avais moins de problème avec le gros frisson que j’avais acheté au début d’un de nos voyages. J’avais tellement l’habitude de monter un gros cheval comme celui-ci, que je ne savait plus comment me tenir avec un petit. Il ne demandait pas trop d’attention. Pas discret, ça c’est vrai, mais ce n’était qu’un cheval. Et puis; on n’était pas si discret que ça…

« Fais comme tu veux. » répondis-je. « Tant que tu demandes un bon prix. On a besoin d’argent. »

Je n’étais pas tellement sûr qu’on allait trouver de bons chevaux à vendre à Alberta. C’était un port tout de même. Mais même si elle n’avait pas de cheval, on pourra monter mon gros à deux. Il avait assez de force pour ça - et assez de place. Tant que ce n’était pas pour plus que quelques semaines…

Le paysage continua avec les mêmes patrons. Des prairies, quelques petites forêts et enfin, la mer. On n’était pas encore près de notre point de destination, mais si on suivait la route on y arrivera avant le souper. En pensant à ça… j’avais faim. On n’avait rien mangé depuis hier soir. Peut-être il était temps de prendre une pause. J’arrêta mon cheval et donnait signe à Eléanora de s’arrêter.

« Tu as faim? » demandais-je, un peu trop pleins d’espoir.

" Fais comme tu veux, tant que tu demandes un bon prix. On a besoin d’argent. "

Je n'aimais pas quand il parlait ainsi d'argent, mais c'est vrai que nous ne pouvions vivre sans. Et puis c'est vrai que je pourrais faire du bénéfice si je l'échangeais contre un cheval plus jeune.

Shiro finit par passer devant, et ma jument se contenta de suivre, ce qui m'enchantait. Nous marchâmes quelques heures, n'étant pas pressés. Mon regard vagabondait sur l'horizon, sur le paysage. Nous étions entourés majoritairement de champs et de prairies, où les paysans s'activaient dès que le soleil fut un peu plus haut, vu le début de la saison agricole. Des fois, notre sentier traversait un petit bosquet, où le mouvement des branchages avec lesquels jouait le vent effrayait ma jument, qui faisait alors quelques pas indécis, sur l'un des côtés ou en demi-tour arrière, avant de se laisser à nouveau guider par le semi-trait qui la précédait. Je détestais devoir rester derrière, et limitée dans mes mouvements, en plus !

En fin de matinée donc, quand le soleil arrivait presque à son zénith - ce qui n'augmentait que de quelques degrés la température - Shiro exprima sa faim.

" Tu as faim ? "

Trop occupée à maintenir ma jument au calme, je n'avais pas encore remarqué le creux dans mon estomac. Mais sa demande réveilla bien mon appétit.

" Oui. " répondis-je sobrement.

Un peu plus loin, sur une plateforme herbeuse sur le côté du chemin. Là, nous nous assîmes sur une couverture. L'herbe était trop mouillée pour s'asseoir à même le sol, de toute manière. Nous prîmes un bout de viande séchée et un pain que nous avions achetés avant-hier dans un faubourg avant de partir.

Pendant ce temps, les chevaux broutaient, et mon regard se perdit dans l'horizon. Une petite dune s'y dessinait, à moitié recouverte d'une forêt vide de couleurs. Je sus qu'Alberta se trouvait de l'autre côté, pas si loin finalement. Nous y arriverions avant le dernier repas, ce qui signifiait que nous userions de l'auberge, et que nous serions protégés du gel. Parfait ! Il n'en fallait pas plus pour me donner le sourire. Je fis part de mes pensées à Shiro :

" Alberta se trouve derrière cette dune, si mes souvenirs sont bons ! ... Nous y seront avant le souper. Donc on mangera chaud !

« Alberta se trouve derrière cette dune, si mes souvenirs sont bons! ... Nous y serons avant le souper. Donc on mangera chaud! »

Excellente mémoire. Il faut dire que je n’avais pas remarqué qu’on ait fait un bon petit trajet depuis ce matin. Malgré la jument d’Eléanora qui nous avait ralenti deux, trois fois, on avait rapproché le port rapidement. Plus vite que je ne l’aurai cru.

Je pris un gros bout du pain - un peu dur à mâcher - et mordais dans la viande séchée. Hmm… y en avait un peu marre des repas facile et vite comme ceux-ci. Je ne pouvais pas exprimer ma joie aux penser à un repas chaud ce soir.

« Et on dormira dans un lit… » ajoutais-je.

J’étais presque sûr de pouvoir trouver une auberge qui serrait à notre service. Si ce n’était pas parce qu’ils étaient curieux et étonné, ce serrait de peur qu’ils nous laisseraient rentrer. Pas que c’était quelque chose qui me réjouissais. Je n’avais aucun désire d’être une peur. Ni un héro, d’ailleurs. Tout était très bien ainsi.

Le repas fut continué en silence. Comme d’habitude. Ça ne me dérangeait pas, au contraire, ça donnait un bon temps de réfléchir. Je me demandais bien qu’est-ce qu’il y allait se trouver derrière la dune. Une simple ville remplis de pécheurs, ou serrais-ce quelque chose de plus? Ce ne serra pas la première fois qu’on s’arrêtera dans une ville pour plus longtemps que prévu. Des fois, on restait des mois, tellement qu’il y avait à… faire. Mais bon, je n’aimais pas penser à tel trucs pendant mon repas. Le repas, c’était ce qu’il y avait de plus saint dans un trajet. Pas seulement pour manger, mais aussi pour se reposer. Même si beaucoup de gens croyaient que c’était les chevaux qui faisaient tout le travail - et oui, ils en faisaient beaucoup - ça épuisait aussi leur maîtres. Surtout des longs trajets comme ceux-ci. D’une ville à l’autre.

Après notre pause, on se remit en route pour la ligne de bâtiments derrières la dune. Quelques heures plus tard, on savait déjà voir l’entré. Modeste, mais il y en avait une.

Alberta. Que va tu nous faire voir?

Après ce court repas et pause, nous remontâmes en selle. Plusieurs jours de chevauchées que j'avais passé contractée sur le dos de cette jument à empêcher le moindre de ses faux-pas et plusieurs nuits de couche à la belle étoile se faisaient sentir. Les muscles de mes cuisses et de mes épaules étaient endoloris, et mon dos raide comme une planche. Les quelques heures qui suivirent notre casse-croute, je restai la tête basse, à fixer l'encolure de mon destrier en rêvant d'un bon bain chaud.

La distance à parcourir avant la colline derrière laquelle se cacherai Alberta fut plus longue que ce que mes rêveries de bain et de sommeil avaient pu l'avouer. Aveuglée par l'espoir, j'avais calculé environ deux heures. Il nous en fallut environ quatre pour l'atteindre. Bercée par les mouvements de la jument qui suivait tranquillement Dreck, le cheval de Shiro, je ne me rendis pas compte du temps qui passait. Ce n'est que lorsque notre sentier s'embarqua dans une pense douce que le changement de niveau m'éveilla de mon demi-sommeil. Nous prîmes le trot pour aller plus vite, et arrivés en haut de la bute, Alberta s'ouvrit à notre regard.

C'était... exactement dans mes souvenirs. A l'horizon, la mer. Un grand espace bleu qui paraissait s'étendre sur le monde entier, sauf sur l'endroit où nous nous trouvions et la ville côtière en contre-bas. Ce n'était qu'une grosse tâche blanche, bleue et noire, d'où dépassait une grue et quelques toits, comme notamment celui d'une petite église et d'un grand bâtiment dans le port. Entourée d'une muraille pas bien imposante sur la moitié de sa frontière, couverte d'une forêt toujours vide de couleurs sur une petite partie et ouverte sur la mer sur tout le reste, elle était entourée de cultures et de deux ou trois prairies.

Nous nous étions arrêtés quelques minutes sur le sommet de la colline pour balayer le paysage du regard.

" Une heure et des poussières, pas plus. " Estimai-je en observant l'étendue des cultures qui commençaient au pied de la bute. " Une demi heure si on galope entre les champs. " Rectifiai-je en sentant venir la rigolade grâce à cette jument indisciplinée.

Évidemment, dit et fait, nous partîmes au galop dans la pente. Kriss, ma jument que malgré ses défauts de discipline je dois reconnaître souple et rapide, dépassa bien vite ce gros Dreck et m'embraqua à travers les champs. Je ne tentais même pas de la calmer : c'était peine perdue, et plus vite j'étais arrivée à Alberta, mieux ce serait. Cela faisait une semaine depuis notre dernière nuit dans une auberge, bon sang. Elle fonça à en perdre haleine, et ne s'arrêta qu'une petite demi heure plus loin après une série de galipettes, à une centaine de mètres des portes de la ville, grandes ouvertes. Le soleil, rouge orangé, rayonnait à travers le passage, presque à l'horizontale. Je fus aveuglée par l'astre, ainsi que Kriss, je crois. Elle passa au trot, et je la laissai brouter tant que j'attendais Shiro.

Alors que je voyais sa silhouette se rapprocher, un homme en armure descendit de la tour de garde. Il fut d'abord surpris de me voir, je crois. Le soleil jouant en ma défaveur, je ne pus bien le voir. Il paraissait jeune, et avait des cheveux noirs attachés en queue dans la nuque. Il me regardait, le sourcils levés.

" Oui ? " Demandai-je pour l'inciter à parler, quoi qu'il veuille dire.

Il resta dubitatif quelques secondes. Je ne pouvais pas voir ses yeux, ni ce qu'ils fixaient. Moi ou la bête ? La réponse paraissait pourtant simple. Il vit arriver Shiro, sur son imposant destrier.

" Vous avez une bien belle bête. " Finit-il par dire. " Je vous ai suivi des yeux depuis la colline. Rapide en plus. "

Un sourire chaleureux se dessina sur mes lèvres.

Je n’avais que la moindre d’idées de ce que l’homme, descendu de la tour, puisse demander à Eléanora en visant la jument. C’était quelque chose de bon.
Dreck ralentissait en s’approchant vers mon accompagne et son cheval. J’avais juste eu la chance d’entendre ce qu’il disse.

« Vous avez une bien belle bête. » avait-il dit. « Je vous ai suivi des yeux depuis la colline. Rapide en plus. »

Bien ce qu’on avait besoin. Et

, c’était bien

. Cette jument avait causer de nombreux problèmes pendant la route. Non seulement elle refusait d’écouter son maître, mais elle avait aussi le grand défaut d’être trop vive - par exemple, elle marche tête basse et soudain, elle a peur et s'agite infernalement. On en avait tous les deux marre de toujours devoir faire attention, et de ne pas pouvoir dormir en selle ! C’est bien pour ces raisons-là qu’on avait décider de s’en débarrasser, et merveille merveille, voici la première occasion possible.

« Vous avez raison, sieur. Et elle est pas chère, qui plus est! Je pense que cette jument vous irai bien… » adressais-je l’homme en armure. « N'est-ce pas, Eléanora? » demandais-je ensuite en souriant.

Ah.

Un vent doux soufflait. Le ciel s'obscurcissait gentiment aux fil des minutes. Le muraille qui était battit par nombreuse mains après tel années. Les prairies derrière nous. Le son de la nature, des animaux qui allait se reposer. Et on savait presque sentir la mer toute près de nous. Tout semblait si bien et si accueillant. Si paisible.

Les traits de mon visage ce déformèrent en inquiétude. Je baisais ma tête en pensées. Si tout était si paisible… alors pourquoi avais-je le mauvais pressentiment que l’obscurité était à nos pieds?

Correction by Lynn :

Spoiler:

" Vous avez raison, sieur. Et elle est pas chère, qui plus est ! Je pense que cette jument vous irai bien… N'est-ce pas, Eléanora ? "

" Absolument ! C'est une super jument. "

Je relevai sa tête pour l'empêcher de manger, et la fit avancer un peu pour me positionner derrière le massif mur de pierre. Ainsi protégée du soleil, je pus voir plus distinctement l'homme en question. Il était en effet encore jeune : il venait sûrement tout juste de franchir le cap des vingt ans. Il avait une peau un peu hâlée, et des cheveux noirs, singulièrement décoiffés, mi-longs. Une ride barrait son front, et il avait un air soucieux. Les sourcils froncés, il fixait ma main qui caressait l'encolure de mon destrier. Il me paraissait franchement envieux, mais hésitait.

" Vous avez vu ce qu'elle sait faire... Je suis sûre que vous pourriez faire de grandes choses avec elle ! " tentais-je.

" Pourquoi voulez-vous vous en débarrasser ? "

" Elle n'est juste pas trop adaptée à ce que nous lui demandons. Les longs voyages, être tout le temps en mouvement... "

" ... il lui faudrait plutôt un foyer. " ajoutai-je.

Le visage du garde s'illumina. Il avait l'air d'avoir trouvé ce qu'il cherchait. Mais... trouverai-je au moins un cheval pour remplacer cette peste ? A vrai dire, je préférais de loin voyager sur son dos qu'à pied... Avant qu'il ne puisse dire ce qu'il pensait - alors qu'il avait déjà ouvert la bouche, mais peu importe - je dis à l'adresse de Shiro :

" J-... "

" J'aimerai d'abord trouver une autre monture. Je veux être sûre de ne pas devoir repartir à pied. C'est une... très bonne jument, je ne veux pas être déçue par la suite. "

Le regard plein de sous-entendus que j'adressais à mon ami suffisait à compléter ma phrase : pas question de repartir à deux sur Dreck, comme nous avions déjà dû le faire pendant deux jours, avant que j'achète la jument.

Nous demandâmes au garde de nous expliquer le chemin jusqu'aux écuries, et à une auberge. Ce dernier insista pour nous accompagner jusqu'à notre première destination au moins, prétextant que de toute manière il n'avait rien de mieux à faire. Ainsi, nous entrâmes dans la ville au pas. Le garde, qui dit s'appeler Logan, marchait à hauteur de mes jambes alors que j'étais restée sur le dos de mon destrier. Il embrasait l'animal du regard, et levait parfois la main pour toucher son épaule couverte de sueur. Il parlait en même temps qu'on avançait, radotant sur la vie ennuyeuse d'un garde.

Nous faisant tout à coup prendre à gauche, sous une large et haute entrée dont le montant était en bois, Logan nous invita dans les écuries. C'était grand, ça sentait le foin et plusieurs bêtes hennirent lorsque nous rentrâmes. Je descendis enfin de Kriss, et le garde me jeta un drôle de regard lorsque je mis pied à terre. Comme s'il venait d'ouvrir les yeux sur quelque chose de très spécial, il s'empourpra et se fit tout petit. Ne cherchant pas à comprendre à quoi il pensait, j'entrepris de dépréparer ma monture.

[Suite]

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