Rencontre recherchée.

Le climat était assez exceptionnel. Il faisait chaud. Très chaud. Trop chaud. L'air brûlant me coupait le souffle. Aucun vent ne mélangait les odeurs urbaines. Mes longs doigts serraient le volant d'une force assez étrange pour mes petits bras. J'arrivais dans le centre-ville, et, merci Bon Dieu, une belle petite place se présentait devant la bibliothèque. Je sortis de ma voiture, et enlevit mon énorme sac de la banquette arrière. La bandoulière en cuir me brulaient les mains à un tel point que je faillis lâcher mes cours. Je réalisait mon tic habituel : regarder au-dessus de moi avant d'entrer dans un bâtiment. Le ciel était éblouissant. Tellement éblouissant que c'était désagréable. J'entrai dans l'édifice, et les portes automatiques se refermèrent derrière moi. Un air fais me surpris lorsque je sortais de l'ascenseur. Je pris le pull qui remplissait trois quarts de mon sac, et me battai avec, dans le but de réussir à trouver les bon trous pour les bonnes parties du corps. Mon habitude d'être maladroite provoqua la honte devans pleini de lecteurs intellectuels, les nez plongés dans des bouquins de sept-cents pages. Mes petits cris -je me battai toujours avec mon pull- rompurent le silence dans la pièce. Des dizaines de "Chuuut!" me furent projetés à la figure. J'vais enfin réussi à mettre mon pull, et je me dirigai vers la partie " Biographie", ou j'étais censée trouver la vie du célèbre Aristote.

Après une demi-heure et après avoir compris que les livres étaient classés par ordre alphabétique, je déposai une grosse brique sur la table brune, et m'ossayai sur une chaise imcofortable. Sur l'autre chaise devant moi, une jeune fille...

YES YES YES !

Je ne l'ai pas encore dit, mais j'ai obtenu le poste à la bibliothèque que je convoitais depuis la fin de l'année scolaire passée.

Je vous explique comment ça c'est passé.

Ce jour-là, c'était un vendredi, il y a deux semaines déjà, j'étais rentrée de l'école plus tôt car mon prof de bio était absent. Je savais que mon frère était à la maison car ce fainéant avait choisi l'horaire à trente et une heure plutôt qu'à trente trois heures. J 'ouvrais donc la porte de chez moi en soupirant en pensant à la tête du frangin que j'allais devoir supporter deux heures de plus que les autres vendredis.

En passant devant la table du hall, je jetai un coup d'oeil plein d'espoir à la pile de courrier, dans l'attente de La fameuse lettre de la bibliothèque, celle qui allait m'offrir un poste parmi eux. Mais peine perdue, il n'y avait rien d'autre que des factures et le catalogue de la Redoute.

Déçue, j'avais distraitement salué mon ainé, avachi dans le fauteuil, avec un verre de coca à moitié renversé sur une feuille de papier...Une feuille de papier qui portait le cachet de la Grande Bibliothèque de la Ville ! Mon gros boulet de frère essuyait ses cochonneries avec la lettre que j'attendais depuis la rentrée !
Folle de rage, je l'avais frappé de toute la force de mes bras maigrichons puis j'étais montée dans ma chambre. Là, j'avais laissé éclater ma joie d'être embauchée en mettant un CD de musique classique et en dansant une valse avec un partenaire imaginaire.

Mais bref, maintenant, vous comprenez sûrement mieux pourquoi je suis là, attablée à une table de la grande bibliothèque. J'ai le droit de lire tous les ouvrages de cette pièce, et aujourd'hui je me suis attaquée à un roman historique de Mireille Calmel, "le lit d'Aliénor".

Soudain, une espèce de pantin avec un gros morceau de tissu entre dans la pièce. Attendez...un pantin en tissu dans une bibliothèque ? Nooon...Ah d'accord, le pantin en question est en réalité une jeune fille pas très habile de ses deux bras qui essayait de mettre une pull.

En bonne nouvelle recrue, je voudrais bien aller vers elle pour lui demander ce qu'ellle cherche mais elle a l'air décidée, et de savoir ce qu'elle fait.

Durant la demi heure qui suit, je me rends compte que je me suis trompée, que la jeune fille ne sait pas ce qu'elle fait, car cela fait trente minutes qu'elle tourne en rond dans la partie biographie !

Ah, enfin, elle extirpe un énorme bouqin brun de son étagère. Je le reconnais pour l'avoir lu la semaine dernière, c'est une biographie d'Aristote. La jeune asiatique - oui, elle a des yeux bridés et le teint légèrement plus jaunâtre que le mien, l'asiatique donc vient s'installer en face de moi. J'ai bien envie de lui parler.

Je me racle la gorge et lance un " Tiens, vous aussi vous vous intéressez à Aristote?" suivi d'un sourire engageant.

" Tiens, vous aussi vous vous intéressez à Aristote?"

me souria la petite brune. J'avais presque hurlé de surprise. J'étais bizarrement très concentrée sur mon meilleur ami Aristote. Je levai la tête, et regarda la jeune fille dans ses yeux profonds. Il me fallut quelques secondes pour pouvoir lui sortir une réponse. Avant ses secondes, je commençai à me chipoter très forts les doigts. Tellement que je commençai à avoir mal, surtout quand la bague de ma cousine m'abima la peau. Enfin, je dis :

"Oui et non! Enfin, c'est-à-dire que je suis censée avoir treize pages de recherces sur Aristote, je fais des études de photographie, et le premier à avoir parlé de cela, c'est bien Aristote. Donc mon prof nous a donné un devoir, et voila maintenant que je me retrouve à la bibliothèque qui m'est plutot inconnue, et j'arrête pas de faire des gaffes : le pull, la demi-heure devant le bouquin, etc. Mais..."

*ARRÊTE!* me cria une petite voix. Ou était passée la timide et petite Maelys? La chaleur m'avait complètement boulversée. *La pauvre, elle doit se demander quoi*. J'avais mal à la tête et je respirai encore plus mal, malgré l'air frais qui voletait dans la pièce. Je baissai la tête et vit ainsi toujours mes doigts se tortillant, se battant, se tirant. La bague m'abima la petite plaie qu'elle avait déjà fait apparaitre. Une goutte de sang glacée rougit la cause de la plaie. Je bougais ma main vers mon sac, et essaya de prendre un mouchoir. J'en avais plus. Je vérifiat les poches de mon pantacourt, de mon pull, mais rien. Je me mordis la lèvre, et conduisit mes yeux vers la petite brunette. Avec tout mon courage, j'osai lui demander :

"N'as-tu pas un mouchoir, s'il-te-plait?"

Je me sentais vraiment stupide. Surtout lorsque je me rendis compte le genre de sourir que j'affichais sur mon visage jaunâtre. Ne plus jamais refaire cette tête là.

Cette jeune fille me fait sourire. *Comment peut-on accumuler autant de gaffes en un temps ausssi restreint?*, me demande-je en riant intérieurement.
J'apprécie déjà l'asiatique, si les gens me font sourire, ils marquent beaucoup de points.

Après s'être tortillé les doigts pendants une vingtaine de secondes, elle se décide enfin à bafouiller qu'elle fait un travail de 13 pages sur Aristote parce qu'elle étudie la photographie, enfin, un truc du style...

Elle s'est sans doute rendue compte que de se tortiller les doigts par forte chaleur entraine beaucoup de transpiration de la part de ces mêmes doigts, car elle me demande: "N'as-tu pas un mouchoir, s'il-te-plait?"

Heureusement pour elle, j'ai toujours un paquet de mouchoir et un mini savon dans mon sac. Je sors un Kleenex du paquet et le lui tend avec le mini savon au citron et à la menthe.

Gentiment - et parce que je ne veux pas qu'elle s'enfonce encore plus et se sente gênée vis à vis de moi, je lui lance " Aristote ? Ca alors, j'ai justement lu ce bouquin la semaine dernière. Si tu veux, je pourrais t'aider pour ton travail !"

Je suis passée au tutoiement tout naturellement, puisqu'elle l'avait fait avant. J'espère que ma demande ne la vexera pas, car elle a l'air plus agée que moi et elle pourrait peut-être le prendre mal...

La jeune brunette se pencha vers son sac, et sortit de celui-ci un paquet de mouchoirs ouvert, et un petit savon, qui possédait une odeur aussi forte que les chausettes de mon frère. Apart qu'ici, ça ne sentait pas le sanglier. Je murmurais un petit "Merci" et accepta le mouchoir Kleenex. Je reconaissait son type de fille. Organisée, intelligente, gentille,... Juste au moment ou j'avais elevé la goutte de sang glacé de mes mains, elle dit fortement :

" Aristote ? Ca alors, j'ai justement lu ce bouquin la semaine dernière. Si tu veux, je pourrais t'aider pour ton travail !"

Je n'avais pas besoin de réfléchir beaucoup, et répondit aussitôt :

"Super! Merci! Tu viens souvent à la bibliothèque? Et toi que recherches-tu?"

Je me sentais plutot à l'aise en parlant à cette fille. J'avais toujours cette horrible timidité qui me montait à la tête, mais sinon, rien! Ca faisait du bien de parler à quelqu'un dont j'étais sûre que c'était une personne bien. Je posa mon dos sur le dossier de la chaise, et me poussa légèrement en arrière. Et là... BAF!

Je me retrouvai avec mon dos au sol, un bras vers le haut, un autre vers le bas, et mes pieds pendaient au-dessus de la chaise. Pendant un quart de seconde, je restais immobile, ensuite je me levai à une vitesse incroyable et remis mon pull normalement. Les yeux écarquillés, je remis la chaise à sa place et m'assoyai dessus. Avec un énorme sourire et les yeux toujours aussi grands, j'attendis ma réponse.

L'asiatique frotte sa main avec mon mouchoir. Ce que j'ai pris pour de la transpiration est en fait une goutte de sang. Ai-je déjà dit que j'ai horreur du sang ?! Je ne supporte pas l'odeur de ce mélange de globules, de plasma et d'émoglobine. Alors qu'elle me demande la raison de ma présence ici, je ferme les yeux en respirant longuement, pour chasser cette odeur de mon nez. Le temps que je les rouvre, la jeune fille est par terre, tombée de sa chaise, les quatre fers en l'air.

Peut-être est-elle très gênée, mais je n'en saurai rien car elle se relève aussi rapidement que possible et continue à me regarder en attente d'une réponse. Décidément, avec cette jeune asiatique maladroite et sympathique, j'ai trouvé la camarade qui me fallait, moi qui ai tellement envie de parler du bouquin sur Aristote à quelqu'un !
Ainsi, je lui répond gaiement : " Oh moi, je ne cherche rien. Je suis ici pour mon plaisir ! Enfin, je veux dire que je travaille ici, j'ai un poste de mini gérante si tu veux, tous les mercredis et les samedis après midi. Quand je dis gérante, j'entends par là que je fais un peu de rangement dans les livres, des mises à jour dans les fichiers, et j'aide les gens qui ont une recherche à faire." Oh la la, je suis en train de parler, parler je suis sure que la fille s'est endormie sur sa chaise avec mes histoires franchement pas intéressantes. Qu'est ce qu'elle en a à cirer que je fasse des mises à jour ? Je me reprend rapidement et conclut : "Bref, je m'appelle Bruna. Et toi ?"

" Oh moi, je ne cherche rien. Je suis ici pour mon plaisir ! Enfin, je veux dire que je travaille ici, j'ai un poste de mini gérante si tu veux, tous les mercredis et les samedis après midi. Quand je dis gérante, j'entends par là que je fais un peu de rangement dans les livres, des mises à jour dans les fichiers, et j'aide les gens qui ont une recherche à faire." Gros blanc. "Bref, je m'appelle Bruna. Et toi ?" demanda-t-elle si gentiment que personne dans ce monde de sadiques aurait pu ignorer sa question. Elle avait une voix tellement douce qu'il me fallut quelques secondes de préparation pour répondre.

"Maelys Ching Ô." lui répondais-je avec un aussi grand sourire que ceux d'Aspen -même si cela n'est pas facile-. Ses yeux reflétaient un certain calme, exactement la sensation pareille que quand j'enlace ma grand-mère le jour de son retour, après son voyage d'un mois en Chine qu'elle n'a jamais raté. Les retrouvailles sont toujours les meilleures moments des vacances, et chaque année, Mamy et moi pleurons de joie. Malgré nos disputes fréquentes, on se complète l'une l'autre et on est très proches, presque aussi proches qu'avec la meute. Après une fraction de seconde, j'avais une envie folle d'observer ses yeux océans pendant des heures. Ils étaient tellement beaux, que j'eus le courage de lui demander :

"Est-ce que je peux photographier tes yeux?"

"Est-ce que je peux photographier tes yeux?"

La question me prit au dépourvu et je sursautai légèrement, de surprise. J'aurais bien réfléchi à la question, seulement, comment réfléchir à une question pareille ? C'était surement la chose la plus...étrange qu'on ne m'ait jamais demandée. Cependant, je ne voyais pas de problème à ce qu'elle prenne cette photo, c'est pourquoi je répondai : " Oh euh, Ma...Maelise, d'accord ! Que dois-je faire ? Est ce que tu veux que j'aille me remaquiller ? Mais, j'ai des lentilles transparentes et peut-être que ça va donner mal sur la photo, enfin je n'en sais rien, je n'y connais pas grand chose en photographie mais bon. C'est pas que j'aime pas ça mais je n'arrive jamais à avoir un beau résultat et puis..."
Je m'interrompai, me rendit compte que je papotais toute seule et que la pauvre asiatique ne pouvait pas en placer une. J'eus un bref éclat de rire, sans savoir pourquoi d'ailleurs, peut-être était-ce nerveux.
Je me calmai finalement et attendit qu'elle dise quelque chose, n'importe quoi même, peu importait...

Spoiler:

" Oh euh, Ma...Maelise, d'accord ! Que dois-je faire ? Est ce que tu veux que j'aille me remaquiller ? Mais, j'ai des lentilles transparentes et peut-être que ça va donner mal sur la photo, enfin je n'en sais rien, je n'y connais pas grand chose en photographie mais bon. C'est pas que j'aime pas ça mais je n'arrive jamais à avoir un beau résultat et puis..."

Je lui offris un beau sourire, et dit "C'est Maelys, ca se prononçe Maelisse, pas Maelyze, mais bon. Les lentilles transparentes ne devraient rien faire, normalement, mais euh... Si tu veux, tu peux venir chez moi, un de ces jours et... Voilà quoi..."

Apparemment je n'étais pas la seule à être un peu gênée. Elle enroulait ses jambes et chipotait à sa boucle d'oreille droite, l'autre main déposée près du coude droit, reposant sur son ventre.

Une sensation bizarre m'envahit; le fait qu'elle se sente mal à l'aise me rendait plus calme plus relaxée. Cette personne avait décidément beaucoup d'effet sur moi et je ne pouvais imaginer que d'autres ne ressentent pas la sensation de sécurité que son visage rayonne.

J'espérais qu'elle accepte mon étrange proposition. Moi-même je n'aurais jamais accepté l'offre d'une petite chinoise folle photographe comme j'étais là maintenant. Qu'est-ce que je pensais? Genre!

Mais pourtant, j'avais vraiment envie d'inviter cet humaine chez moi, de me rapprocher d'elle de devenir son amie. Ca faisait longtemps que j'avais vu de vrais amis, à part des Loups. Il était temps que je m'en fasse des nouveaux, déjà que je n'étais pas trop aimée dans ma classe. Cette opportunité était à prendre où à laisser. Si elle refusait, tant pis pour elle, si elle acceptait tant mieux pour nous! C'était assez incroyable que la petite Maelys Ching Ô adapte une telle mentalité, mais ces pensées me rendirent plus libre.

Si tu veux, tu peux venir chez moi, un de ces jours et... Voilà quoi...

Wouaw. J'pensais à une petite photo vite faite moi, pas carrément à se rendre à son appart. Et pourquoi d'ailleurs ? Avait-elle un studio de photographie ?! Si c'était le cas, j'avais fort envie de le voir. Et puis, on était en fin d'après-midi, j'avais fini mon service dans une vingtaine de minutes et mis à part nous, la bibliothèque était déserte. Je voulais accepter son offre. Pourquoi n'aurais-je pas pu sortir avec une copine, comme toutes les filles de mon âge ? C'est vrai que mes parents me voyaient plus souvent à la maison que les autres parents d'adolescents, mais bon...
Tout en pensant, je triturais ma boucle d'oreille, machinalement. C'était devenu un vrai tic. Je le faisais en répondant aux professeurs, en parlant aux autres élèves - quand ça m'arrivait - bref, avec tout le monde. D'habitude je ne m'en rendais pas compte, j'étais nerveuse et c'était automatique. Mais aujourd'hui, je m'en aperçus et arrêtai tout de suite. Je me sentais plutôt bien avec Maelys. Je pris une décision. Avec une assurance dans la voix qui m'étonna moi-même, je dis :

" D'accord. Pourquoi pas maintenant ? J'ai fini mon service et pour Aristote, je pourrais toujours t'aider plus tard. - J'avais inséré dans la conversation une possibilité de se revoir et elle n'avait pas tiqué. Yes ! - Il faudrait juste que je téléphone chez moi pour prévenir que je pourrais rentrer plus tard que d'habitude. Mes parents n'ont pas l'habitude que je sor...Je n'aurais jamais dû dire ça ! Je voulais quoi, qu'elle me prenne pour une associale profonde ?!
Je dois juste m'absenter une seconde pour passer un coup de fil et je reviens." Je lui décochai un petit sourire, m'extirpai de mon siège et me rendis aux toilettes. Je sonnai, c'est mon crétin de frère qui répondit.

" -Salut. Euh, c'est juste pour dire que...Préviens les parents que je rentrerai un peu plus tard aujourd'hui.
- Arrête, ton service de ptite bibliothécaire coincée finit en soirée maintenant ? ricana-til.
- idi*t ! J'ai une vie sociale je te signale. Je vais chez une amie ! Pas comme un abruti que je connais qui va passer la soirée devant la télé...
- Pfff. C'est bon, j'passerai le message. Mais tu me revaudras ça, j'te préviens. Et cher...
-Tchao !" Je raccrochai.

Je retournai ensuite à la table où j'avais laissé Maelys tout à l'heure et ne la vis pas. M'étais-je trompée de table ?

"Je dois juste m'absenter une seconde pour passer un coup de fil et je reviens."

Elle m'offrit un petit sourire gêné et se dirigeai vers l'accueil de la bibliothèque. Elle semblait très irritée au téléphone. Elle roulait des yeux et tapotais de son pied droit. J'entendis qu'elle disait avoir une vie sociale, ce qui me détendit. Après avoir lancé un "Ciao!" très joyeux, elle raccrochai et marcha vers une autre table. J'ai d'abord cru qu'elle allait prévenir quelqu'un, son patron par exemple, mais la table qu'elle avait choisi était aussi vide que mon estomac l'était à ce moment-là. Je ne comprenais pas. Elle semblait me chercher, et pourtant, j'avais l'impression qu'elle ne voulait pas me trouver. Je pris mon courage à deux mains, et me dirigea vers elle, et dit :

"Eh... Bruna? C'est ça?...hmm... tu veux toujours ven..."

Soudain, mon estomac émit un son horriblement fort, lourd, grave et pénible, qui fit dilater mes pupilles et froncer les sourcils des cinq personnes autour de moi, à part Bruna, qui levait un sourcil et fronçait l'autre. Le manque d'énergie, la chaleur, la honte, et la faim me firent un peu tourner la tête. Je fermai les yeux, espérant que quand je les ouvrirait, je serais dans les bois avec Aspen et le reste de la meute, chassant en vidant nos pensées... J'adorai nos randonnées nocturnes. C'était un des seuls endroits où je n'avais pas peur d'être moi. Juste moi, Maelys Ching Ô. Sans plus ni rien. Comme dirait l'ex de Boyd (parce qu'ils en a eu de toutes sortes, des ex), "aspena yo", elle était espagnole. Pour une fois que j'aimais bien une de ses copines. D'habitude, il se ramenait avec des brunettes au décolleté plongeant et au cerveau néant. Celle-là, Mia, était beaucoup plus vive, plus colorée.
Mais non, j'étais toujours dans cette foutue bibliothèque où ils n'avaient pas la même notion de température ambiante que moi -quelle surprise, où une secrétaire me fusillait du regard parce que mon pauvre estomac criait famine, et où je me sentais de plus en plus mal à l'aise. Je couinai un petit "Excusez-moi" et tentai de continuer la conversation que j'avais entrepris avant le tremblement de terre qu'avait provoqué ma famine.

"Tu veux toujours venir... pour les... photos?"

Spoiler:

J'attends encore tu apportes les chtites modifications dont j'ai parlé dans le spoiler...Mais fais vite sinon j'aurai pas mon cota de posts du mois ! xD