Escapades & rencontres. Dangereuses? [fini]

Sans réfléchir. Sans comprendre. Sans penser. Ma décision avait été prise en moins d'une seconde.

Fascination. C'était le sentiment que je ressentais lorsque je regardais les assemblées d'arbres bordant les champs couverts de petites pousses de blé. Je profitais du rythme joyeux que l'âne produisait sur la route terreuse. Je profitais du bruit que causaient les herbes côtoyant la route sur laquelle notre charrette avait traînée toute la journée, dansantes avec la légère brise. Le monde était si beau, ici, où ne se trouvaient pas de marchés empestant le poisson et les cris agressifs des commerçants et leurs clients. Ici, où il n'y avait pas d'auberges remplies de fous recommandant encore et encore des litres de bière. Je respirai l'air frais.

"Je crois bien devoir vous déposer ici, mad'moiselle."

C'était le gentilhomme qui avait eu l'amabilité de m'emmener... Où déjà? Je n'en avais rien à faire, mes désirs se limitaient à quitter Pontera. Alberta, oui, je me souvenais des paroles qu'avaient prononcées le propriétaire de l'âne. Je me sentais libérée. Comme si un énorme poids avait quitté mes épaules. Mais je savais que ce sentiment n'allait pas durer : mon maître —ou devrais-je dire mon ex-maître, revenait après-demain matin de son voyage, et il se rendrait très vite compte de mon absence. Je commençais à réaliser que j'allais être cherchée à travers toute la région, oh oui, il avait assez d'argent pour cela... Je réalisais que je devrais me cacher, prendre un autre nom, et surtout, ne faire confiance à personne. Je repensai à la lettre. La lettre. Celle qui était arrivée quelques mois auparavant, et que j'avais brûlée.

_________________________

Chère Nim,

Nous espérons que tu vas bien, que tu es toujours chez Monseigneur de Coullin, et que tu es heureuse.
Nous sommes à présent à Tarragone, dans le sud de l'Europe. Nous avons visité la tombe de ton arrière-grand-mère (du côté de ton père), et y avons rajouté quelques fleurs.
Nous avons malheureusement une mauvaise nouvelle à t'annoncer : ton oncle Nortimer est décédé hier soir, d'une crise cardiaque. Nous l'avons enterré à côté de ton arrière-grand-mère, priant le Bon Dieu que tous deux reposent en paix.
Ella, ta cousine voyage désormais avec nous, et elle a ton âge. Elle est très gentille, et aimerait beaucoup te rencontrer. Mais tu sais bien qu'on veut encore attendre de retourner à Alberta, avant qu'on soit sûrs que tu saches te débrouiller toute seule.
Nous t'aimons et tu nous manques fort,

Tes Parents.

____________________________

C'était la dernière lettre que j'avais reçue depuis des mois. "Tu nous manques." *C'est ça, c'est pour ça que vous m'avez laissé seule ici, quoi* pensais-je à cette époque là. On doit probablement croire que maintenant, je me dis que c'était pour mon bien, que ça m'a rendu indépendante, mais j'ai du mal à le voir de cette façon. Mon "indépendance" avait quand même été utile pour me rendre le plus loin possible de Pontera.

Je remerciai le gentilhomme, et marcha vers les bâtiments qui se tenaient dans le lointain.

J'atteignis les premiers bâtiments lors que le soleil, tout à l'heure abricot, son contour traçant un parfait demi-cercle sur l'horizon, avait déjà presque complètement disparu. J'en avais marre. Ca faisait des heures que je voyageait. Mes bottes grattaient mes jambes. J'avais mal partout, mes habits étaient déchirés, le froid commençait à m'envahir. J'arrivais à une maison et frappa rapidement quatre fois sur la porte de bois. Personne répondit. Je continuai ma route, et cinq minutes plus tard, j'arrivai à une espèce d'auberge. La porte s'ouvrait à moitié, on pouvait entendre les marrades de joyeux citoyens, armé d'une bière d'une main, et l'autre prise par une jeune fille au décolleté plongeant. Très plongeant. Je n'avais jamais compris ces femmes-là.

Après avoir vérifié l'absence d'un personnage suspect, je m'assis dans un coin de l'auberge et scrutai les parages.

Spoiler:

[Suite de ce sujet]

" C'est une bien belle gamine, encore quelques nuits et qu'elle me fas-se découvrir ses corps, cette petite coquine !"

Voila ce qu'entonnait les poivrots habitués à ma taverne... Depuis que ce vénitien est arrivé avec ce qu'il appelle :" Les charmes de l'Orient", des courtisanes se pressent dans ma taverne... Au début cela m'amusait car après tout... Un peu de chaleur féminine ne faisait jamais de mal à un homme tel que moi, mais à la longue, cela m'agaçait fortement! Avant on en voyait une de temps en temps... mais là ! Limite, il y a une courtisane pour deux clients ! Cette taverne deviendra vite un lieu de rencontre si ça continue! Mais bon, je devais me forcer a m'avouer que... cela était un gain d'argent considérable car ces braves poivrots, payent pour eux mais aussi pour leurs dames ! A ce rythme là, même les gens de Pontera m'envieront dans quelques mois !
Pour une fois, mes 3 aidants était là : Blade, Rugny et Vergil. Fidèle au poste ! Au début j'étais assez fier d'eux , mais quand j'ai compris pour quelle raison, Vergil venait aujourd hui, malgré la maladie qu'il m'avait désignée de : " terrible" hier,* tout comme Blade*, ma fierté me quitta. Il venait pour voir les courtisanes ! Il ne suffisait qu'a le regarder, toujours a prendre la commande de la table 2 ! Celle où les femmes se rassemblaient...

Mais après tout... Il n'est qu'un homme...
Mon auberge grouillait de monde, et pas forcément à cause des allumeuses ! Je pouvais voir, vers le fond de la taverne, des marchands qui travaillaient assidûment devant une bonne bière, je pouvais voir aussi deux amoureux se prenant la main... Drôle de lieu de rendez-vous... Je pouvais voir aussi ce brave garde, Logan, qui a encore trouvé un prétexte pour ne pas assumer son tour de garde, il m'amusait à la longue, tout le monde était au courant de ses " fugues" mais personne ne l'en empêchait. D'ailleurs, en ce moment je le voyais parler à Rugny que j'avais désigné de bras droit car au fond de moi même, je n'osais pas me l'avouer, mais j avais de l'amtié pour ce larbin...
J'avais perdu de vue Blade, je le recherchais dans l'auberge. Je ne le trouvais guère... Puis une voix grave, me fit stopper la recherche

" Wawan ", commença t-il, *je hais ce surnom* "Plus je bois, plus la bouteille se vide! Viens lutter contre ce terrible pouvoir en me donnant une autre bouteille ! Tu es mon seul sauveur ! "

Et une femme pousuivit :

"Et un aussi joli minois que toi, ne peut rester dans compagnie féminine, viens nous rejoindre ! "

Puis de mon large sourire habituel je leur dit :

" La bouteille arrive messire ! Quand a vous, jeune demoiselle, si je peux rester sans compagnie féminine... La preuve! "

Et je me mis à rire... seul, mais cela n'était pas grave ! Enfin, à mes yeux, car le ridicule ne tue pas... J'apportais au gars de la table deux, ce qu'il m'avait demandé, puis je m'approchais de son oreille pour lui dire une petite phrase tellement importante pour moi ... :

" Il faut songer a..."

Mais la femme qui m'avait déjà interpellé, cria haut et fort :

" Voila qu'il susurre des mots doux à l'oreille ! "

Mais sans m'en en prendre compte, je poursuivais ma phrase :

" Payer l'addition... Sinon je vous expulse ! "

, puis je me mis à m'adresser à la femme :

"Mais bien sur des mots doux, la preuve, là son visage rouge écarlate vire au pâle car il vient de se rendre compte de sa note !"

Fier de mon petit coup, je me remis derrière le comptoir où Blade, aparaissait enfin, je me décidai à ne pas lui parler, pour une raison qui m'est inconnue. Ah... un peu de lumière rentre dans la taverne et je me mis à regarder la personne qui avait provoquer cette lumière, c'était une jolie fille, légérement méfiante, enfin, c est ce que je lisais dans son regard, mais elle avait un certain charme, un détail attirait mon attention, une sorte de symbole sur son ventre où l'on pouvait deviner quelques abdominaux. J'ignorais la signification de ces symboles...
Vergil, la voyant me dit :

"Je vais l'accueillir, patron "

Mais moi, prit d'un vif désir de faire la connaissance de cette jeune femme, je lui dis :

"Mais non mais non , j'y vais, niveau femme, tu as déjà eu ton quota ! "

Je m'approchais, serviette au bras, là où la femme s'était attablée, je l'examinais tout en marchant... J'avais vraiment envie de faire plus ample connaissance.
Puis arrivé là où elle était située, je lui dis :

"Bien le bonjour brave dame, bienvenue au Roulin Mouge, alors qu'est que votre mine affamée désire ? "

J'en avais marre de cette phrase, décidément elle devenait une habitude, une toc, j'arrive pas à m'en débarasser... De toute manière... une fois de plus ou une fois de moins... Qu'est ce que cela change?
Mais... Mes yeux avaient du être embuée par l'atmosphrère régnant dans la pièce... Ce qui me poussait a connaître cette femme n'était pas fait de sentiments amoureux, mais plus de l'image triste qu'elle dégageait, je sentais dans son regard une profonde peur et si elle avait vu mes yeux, elle aurait pu ressentir, ce que moi, je ressentais en la voyant, c 'est à dire de la pitié... Plus je la regardais, moins elle me semblait en forme... Plus je l'examinais, plus elle me semblait mal en point...

Spoiler:

"Bien le bonjour brave dame, bienvenue au Roulin Mouge, alors qu'est que votre mine affamée désire ? "

J'étais plutôt surprise par cet inconnu qui m'adressa la parole d'une voix si forte. involontairement je roulais des yeux et poussa un petit grognement agressif. Une fraction de seconde après, je me rendis compte de mon impolitesse et mis vite ma main devant ma bouche avant qu'elle ne sorte encore d'autres sottises. Je scrutai rapidement les parages, à la recherche de personnages insolites. Mais mon inquiétude ne fut pas augmentée. Le jeune homme qui me parlait me lança un énorme sourire de gentil aubergiste; il avait levé un sourcil, qui rendait le tout de son visage plutôt comique. Mais la situation était bien trop tragique pour rigoler.

Bien que j'eus commencé à rougir à cause de mon impolitesse auparavant, j'osai lui adresser la parole :

"Eh... Un bon bout de pain et un verre de votre vin le moins cher fera l'affaire, merci. Enfin si vous avez, si vous n'avez pas, il n'y aucun problème... Enfin si il y a un problème, bien qu'on ne puisse pas vraiment appeler un problème le fait que je devrai réfléchir à quoi je prendrais d'autre, mais ce ne serait pas un problème. Enfin serait-ce un problème pour vous? Pour moi non, mais pour vous, je l'ignore..."

J'arrêtais mon monologue pour deux raisons; la première, c'est que je me rendais compte de la stupidité de mon discours, et que mon manque d'énergie me bloquait le cerveau. De plus, ce même manque d'énergie, donc d'alimentation commençait à me faire tourner la tête. Durant quelques secondes, je ne vis plus rien et je faillis perdre mon équilibre. Mais après quelques secouements de tête et après avoir repris le contrôle sur moi-même, je sus répéter :

"Un bon bout de pain et un verre de votre vin le moins cher, s'il-vous-plaît."

Spoiler:

Je fus bien là, durant une vingtaine de secondes, à attendre une réponse de cette cliente inhabituelle de mon auberge. Attente entrecoupée par un grognement et par un regard fuyant de sa part. Quand enfin, elle se posa sur mon visage, mon expression devait être assez pittoresque, car j'étais surpris par le grognement émis, qui n'était pas une réponse correcte à ma question. Je riais en moi-même de mon humour, qui était à un niveau bien bas...

Elle commença à rougir, ce n'était pas à cause de la chaleur ambiante de la pièce car il faisait assez frais! Puis elle me dit :

"Eh... Un bon bout de pain et un verre de votre vin le moins cher fera l'affaire, merci. Enfin si vous avez, si vous n'avez pas, il n'y aucun problème... Enfin si il y a un problème, bien qu'on ne puisse pas vraiment appeler un problème le fait que je devrai réfléchir à quoi je prendrais d'autre, mais ce ne serait pas un problème. Enfin serait-ce un problème pour vous? Pour moi non, mais pour vous, je l'ignore...

"

Tout cette longue tirade pour simplement dire :" Un quignon de vin et de la piquette " Mais bon, au moins, malgré sa phrase dont le sens m'échappait quelque peu, j'avais compris sa commande. Je pris le petit linge dans ma poche, le déposai sur mon avant et me décidai a ller chercher ce qu'elle m'avait demandé. quand je fus interrompu par une autre phrase venant d'elle.

"Un bon bout de pain et un verre de votre vin le moins cher, s'il-vous-plaît.

"

Voilà qui est clair ! Mais je l'avais déjà compris auparavant, pas la peine de le réexpliquer, le jour où je me ferais vieux, je demanderai qu'on me répète les choses plusieurs fois, ici ce n'est pas le cas, je m'apprêtais a lui dire une de ses phrases, vous voyez, celle que je lance une bonne quarantaine de fois en une journée, j'en dis le début d'une :

"

Vous serez vite comblée, chère mad...

"

Puis un sentiment me prit rapidement à la gorge, ce qui m'avait fait venir vers elle, s'amplifiait de plus en plus, je m'attristai passablement à sa vue. Puis dans un souffle je lui dis une phrase qui résonnait du fond de mon âme...

"

Je t'apporte cela rapidement

"

Je traversai mon auberge avec une allure forcée, je pris une pain entier, et je me mis a fouiller dans la remise, un vin de qualité supérieur à ce qu'elle m'avait demandé. Ne trouvant rien qui me plaisait, je pris la décision d'aller chercher dans ma réserve personelle, le meilleur vin de la taverne.. presque... Je mis le pain dans la main droite, entouré d'une serviette et je mis la bouteille de vin, donc, dans la main droite. Je ne prenais pas la peine de prendre les commandes, je leur déclarai :

"

Allez voir, Blade ou Vergil, il seront charmé de vous servir !

"

Je m'avançais à grande foulée vers elle, qui ne me prètait presque aucune attention... Une fois arrivé à sa table, je déposai mes biens sur la table, pris une chaise vide qui trainait dans les alentours et je m'asseyai face à elle.

"

Ce que je te donne ici, je veux bien te le faire gratuitement, cadeau de ma part, mais simplement, à ta vue, j'ai cherché a te connaître... Et maintenant... j'ai une grande envie de savoir ce qu'il y a, pour ne rien te cacher, je fus pris d'un vif désir en te voyant... celui de te parler, j'ai rarement pour habitude d'aller moi même au client... Alors s'il te plait, lève tes yeux vers mon regard et dis moi... Que se passe-t-il?

"

Mais je suis fou moi ! Voilà que je cherche a parler à une personne qui si cela se trouve, a tué père et mère, et est rongée par le remord, mais bon, maintenant le risque était pris, mon sourire affiché, n'existait plus, seuls mes yeux vivaient... Ils vivaient par la curiosité de ce qu'animait la personne que j'avais en face de moi.
J'espère que je n'aurais pas a regretter mes paroles...

Puis j'ai rajouté une phrase , symbole de ma confusion intérieure...

Mais... Si... Tu n'es... Tu ne veux rien me dire et m'envoyer balader... Je comprendrai...

Spoiler:

Il semblait content de ma réponse, j'avoue, beaucoup plus simple, et rabaissa son sourcil gauche.

" Vous serez vite comblée, chère mad..."

Il s'immobilisa pendant quelques secondes, fronça ses sourcils - apparemment il les utilisait tout le temps pour s'exprimer, puis dit, avec beaucoup moins de fausseté, du fait que ce n'était pas la phrase qu'il avait l'habitude d'utiliser :

"Je t'apporte cela rapidement"

La simplicité de ses mots me fit sourire. Il se retourna et se dirigea d'un pas décidé vers l'autre bout de la pièce. Je regardai autour de moi, les Abl... Albretiens? Je ne me souvenais même plus d'où j'étais. Autour de moi, il y avait des marchands, des couples, des hommes infidèles, et il me semblait que j'étais seule au monde. Ils étaient tous accompagnés, occupés à bavarder, à marchander, et à chahuter. C'est à cet instant que mon cerveau élabora mes premiers regrets, mais vite mon coeur les chassa. Enfin, mon aubergiste "Ableretien" me revint, provoquant un énorme sourire spontané sur mon visage :

" Ce que je te donne ici, je veux bien te le faire gratuitement, cadeau de ma part, mais simplement, à ta vue, j'ai cherché a te connaître... Et maintenant... j'ai une grande envie de savoir ce qu'il y a, pour ne rien te cacher, je fus pris d'un vif désir en te voyant... celui de te parler, j'ai rarement pour habitude d'aller moi même au client... Alors s'il te plait, lève tes yeux vers mon regard et dis moi... Que se passe-t-il? "

Wow. A mon tour d'utiliser les muscles de mes sourcils. Les premières secondes, je me demandai pourquoi moi. Ensuite, me rappelant que mes cheveux s'emmêlaient tellement que j'avais l'air d'un caniche, que mes jambes étaient tellement éclaboussées de boue qu'on ne savait pas où s'arrêtait mon saroual brun et que mes yeux reflétaient la plus triste des mines, je compris la réaction de l'homme-aux-sourcils-qui-bougent. Rapidement, il rajouta à cette réplique si étrange à mes yeux :

" Mais... Si... Tu n'es... Tu ne veux rien me dire et m'envoyer balader... Je comprendrai... "

Il disait ses phrases avec tellement de sincérité, que mes méfiances s'évaporèrent rapidement. De plus, comment mon maître pourrait-il déjà être au courant de mon escapade?

"Eh... Beh... Je viens de Pontera...Et un gentil marchand a su m'emmener jusqu'au champs qui bordent cette petite ville, et me voilà."

Je n'osais pas continuer, je me refermai sur moi-même et je dûs me retenir de vomir. Ma tête tournait.

"Eh... Excu...Excusez-moi, je ne me sens pas très bien..."

Quand je me suis levé ce matin, la chambre était vide. Je n’étais pas surpris. Bien que normalement je me levais tôt comme tout; en passant une nuit dans un lit doux et agréable, c’était plus dur de s’en sortir. A première vue, je n’avais pas remarqué qu’Eléanora était descendue, mais quand après une quinzaine de minutes mon cerveau recommença à fonctionner normalement, je l’aperçu.
Je m’étais donc dit d'aller la rejoindre en bas. Après m’être rafraîchi, je descendis des escaliers de l’auberge. Au matin, l’auberge n’était pas encore remplie, et comme rester en bas assis à une table ne me semblait pas un bon plan et que je ne voyais Eléanora nulle part (elle était sûrement allée se balader), je décidais de sortir à mon tour. Pas pour la trouver, juste pour découvrir un peu cette ville.

Je me suis donc promené quelques heures, sous le regard de quelques Albertiens qui fronçaient les sourcils en me suivant du regard pour je ne sais quelle raison. J’avais fait le tour de la ville, après quatre bonnes heures de marche. Rien d’intéressant à voir, bien évidemment. Alberta n’était pas une ville qui allait laisser beaucoup de souvenirs.
Bref, je reparti à l’auberge pour manger un peu après midi, et depuis j’étais assis à la même table que hier.

Rien d’extraordinaire c’était passé, jusqu’au moment où une jeune femme ouvit la porte de l’auberge. Elle avait l’air abattue et épuisée. Ce n’était pas le genre de gens qu'on croyait trouver dans une ville si calme, ma balade matinale m'avait au moins apprit ça. Les gens qui avaient l’air d’être le plus proche de son état, était des pécheurs qui après une longue journée était rentré à la maison en puant et en étant sale et fatigué. Mais cette femme… c’était autre chose. J’étais très intéressé à son histoire, donc me rapprocha discrètement - ce qui marchait toujours en étant Assassin - en changeant de table. Bientôt, j’étais assis à une petite distance d’elle. Assez loin pour ne pas être remarqué, mais assez près pour l’entendre.

J’avais raté la première partie de la conversation entre la demoiselle et le petit aubergiste, mais je croyais être venu au bon moment.

« Mais... si... tu n'es... tu ne veux rien me dire et m'envoyer balader... Je comprendrai... » avais-je entendu dire l’aubergiste.

Je n’étais donc pas le seule à avoir remarqué cette femme. Bien. Il y avait donc toujours des gens attentif et pas saoul dans une auberge à cette heure-ci. D’accord, c’était un aubergiste, mais ce ne serait pas le premier à boire dans son propre auberge…

« Eh... Beh... Je viens de Pontera... Et un gentil marchand a su m'emmener jusqu'aux champs qui bordent cette petite ville, et me voilà. »

Pontera, hein? La capitale? Elle n’avait pas l’air d’être si luxueuse pourtant. Et pourquoi était-elle abattue comme ça?

« Eh… Excu...Excusez-moi, je ne me sens pas très bien... » la jeune femme s’arrêtait de parler.

Quand je tournais ma tête pour observer ce qui se passait, la femme était presque par terre. Elle était vraiment male ! Pourquoi personne ne remarquait ce qu’il se passait?!

"Eh... Beh... Je viens de Pontera..." Me dit elle comme début d'explication, " Et un gentil marchand a su m'emmener jusqu'aux champs qui bordent cette petite ville, et me voilà. "

" Eh… Excu...Excusez-moi, je ne me sens pas très bien... "

"Et à Pontera, que s'est il passé? Pour que tu fuies logis et habitat, pour te rejoindre a cette taverne? Tu me connais peut-être peu... et je ne t'y oblige pas, loin de là, mais... J'aimerais tellement... T'aider."

Le début de l'après-midi, à l'auberge du Roulin Mouge dans la petite ville d'Alberta, se traduisait par quelques habitués prenant leur pause, et les voyageurs mangeant à leur faim. Assez calme, donc, et en général, c'était un moment où Ewan, l'aubergiste, avait enfin le temps de respirer un peu.

Mais pas en ce jour. Car il y a bientôt une minute, une étrange fille avait fait son entrée. Pas une fille de plaisir, ni une mendiante. C'était une fille sale, épuisée et maigre. Son état avait intrigué Ewan, qui s'était presque directement décidé responsable de l'inconnue. Après avoir lâché sa phrase habituelle, il s'était inquiété d'elle et lui avait apporté de quoi se restaurer quelque peu... puis l'avait questionné sur ses origines. Elle avait d'abord été hésitante, gênée, la pauvre étant peu habituée à être le centre de l'attention d'un homme, elle avait dit venir de Pontera.

Pontera... la capitale de Midgar. La ville des nobles. La ville de toutes les richesses. Pourtant, et malgré les réceptions bourgeoises, les robes en soie, les mets épicés, et les routes propres, on n'en entendait que rarement de bonnes histoires. Les riches feraient tout pour accroitre leur pouvoir, n'hésitant pas à être cruel; et les lois seraient toujours dans leur faveur.

Cette révélation ne plut par à Ewan, qui n'était déjà pas très content avec la populasse de Pontera. Mais avant qu'il puisse l'interroger d'avantage, Nim (car tel était le nom de la fille) manqua de tourner de l'oeil, et Ewan la rattrapa avant qu'elle se laisse réellement tomber. Lorsqu'elle fut remise sur pied, il se permit de l'assaillir de ses questions... mais elle s'évanouit, pour de bon cette fois.

Un homme étrange sortit alors de l'ombre, et la rattrapa à son tour. C'était Shiro, un homme dont bien des rumeurs et des histoires narraient les exploits. C'était un Assassin, appartenant à la guilde la plus mystérieuse qu'il existe en Midgar. Les peuples ne savaient pas vraiment que croire d'eux... et Ewan non plus. Il avait déjà remarqué Shiro, assis dans l'ombre, écoutant à distance. Il voulu d'abord l'éloigner de la fille, mais l'Assasin le devança :

" Il faudrait l'allonger. "

Quelques minutes plus tard, Nim était allongée sur le lit d'une chambre libre, et semblait aller mieux. Elle avait repris des couleurs, et semblait simplement rattraper du sommeil perdu. Ewan ne voulait pas laisser l'Assassin seul avec l'inconsciente, et se borna à se tourner les pouces dans la pièce, dans un silence de mort. Puis, le soleil toucha l'horizon, et les travailleurs assaillirent l'auberge... Ewan devait prêter main forte à sa petite équipe, et se résolut à partir.

Peu de temps après, Nim se réveilla et Shiro parti chercher le maître d'hôtel. Ewan fut soulagé par la loyauté de l'Assassin, et parti au chevet de l'encore inconnue.

" Finalement... il faut que vous me disiez comment vous en êtes arrivés là ? "

" Je me cache ! Il ne doit pas savoir que je suis ici, ni qui je suis ! "

Shiro acquiesça sous le regard demandant une opinion que lui lançait Ewan. Les deux hommes n'étaient pas d'accord.

" Tu es en sécurité ici. Ils ne pourront rien te faire. "

Ewan n'avait en fait qu'une petite idée incertaine de qui ils parlaient : quelqu'un de Pontera, ça c'était sûr. Mais il n'en savait pas plus. Shiro, resté assis sur l'appui de fenêtre, se leva et s'approcha à son tour.

" Nous ne pourrons t'aider réellement que si nous savons qui nous devons craindre. Raconte nous. "

Après une dernière hésitation, Nim confia son histoire aux deux hommes. Ewan était révolté, et savait ce qu'il allait faire...

[Suivant : Renovatio]

"Permettez! "

"Oublier quoi?"

" J'ai oublié... "

" Excusez-moi messire ! Bon mesdemoiselles... "

" ... Vous allez commencez par retirer vos miches de mes sièges, et vous allez repartir avec votre vénitien ! Sinon, je vous fait payer la totalité des additions de cette table, vu? "

" Donc, si je vous ai retiré de vos activités braves gens, c'est pour vous parler de là-haut, Enfin... Pontera ! Certain d'entre vous, on peut être remarqué une femme... Epuisée, exténuée, elle s'appelle Nim, et elle m'a raconté mon histoire, que je vais ici vous raconter, elle était servante à Pontera, son maître au départ, n'était pas mauvais, il la traitait plutot bien, mais quelque chose a troublé le comportement du maître, il est devenu agressif...Quand Nim, faisait une bêtise, il la battait, il la privait de nourriture, elle était obligée de fuir la nuit en quête de nourriture, pensez à ça brave gens, pendant que vous, mangiez à votre faim, à Pontera, le lieu dit de toute Richesse, une servante mourrait de faim, Voyez ce qu'ils font à des gens de notre classe à Pontera ! Voyez, ceux qui ont pu voir cette pauvre Nim, on vu la fatigue d'un corps pourtant si jeune. Elle a fuit de Pontera et a erré jusqu'à trouver repos ici. Brave gens, elle est la victime de trop ! Il suffit de Pontera, de leurs manières désinvoltes! Prévenez, père, mère, frère, soeur, fils... Car à partir de cette auberge, débute le renversement de Pontera ! C'est à partir de VOUS que les vils dirigeants seront déshérités ! Prenez armes... Ici début la révolte d'Alberta "

"Ils n'ont pas tous payé leurs additions"

" Si tu veux payer à leur place, libre à toi, mais ce qu'ils s'apprètent à faire, payera toutes leurs ardoises... Crois moi... "

[Suite de l'histoire d'Ewan dans ce sujet]

Si je n’avais pas entendu Ewan descendre avec une telle force excitée de rage, je ne serais pas encore sortit de la chambre de la jeune femme, nommée Nim, qui s’était rendormie peu après son discours. L’aubergiste avait eu l’air choqué en entendant l’histoire, tant que moi j’avais déjà eu mes soupçons. Les bourgeois ne traitaient pas leur aides de maisons (ou esclaves, si on le veut) comme ils le devaient : en les soignant comme les leurs. Mais même, au point d’être battu comme cette fille… C'était aller trop loin.
Je m’étais donc levé en entendant les bruits dans l’auberge. Après un dernier regard vers Nim, je fermai la porte doucement et descendis des escaliers. La une scène pas banale était entrain de se faire. Ewan venait de sauter sur une table à peu près au milieu de la salle et tous les autres ouvraient grand leur bouche. Tiens, juste à temps. Je m’installait dans mon coins habituel et écouta attentivement.

« Excusez-moi messire ! Bon mesdemoiselles, vous allez commencez par retirer vos miches de mes sièges, et vous allez repartir avec votre vénitien ! Sinon, je vous fait payer la totalité des additions de cette table, vu? »

Un petit sourire du coins se forma sur mes lèvres. C’est fou quelle énergie il avait celui-là.

« Donc, si je vous ai retiré de vos activités braves gens, c'est pour vous parler de là-haut, Enfin... Pontera ! Certain d'entre vous, on peut être remarqué une femme... Epuisée, exténuée, elle s'appelle Nim, et elle m'a raconté son histoire, que je vais ici vous raconter, elle était servante à Pontera, son maître au départ, n'était pas mauvais, il la traitait plutôt bien, mais quelque chose a troublé le comportement du maître, il est devenu agressif... Quand Nim, faisait une bêtise, il la battait, il la privait de nourriture, elle était obligée de fuir la nuit en quête de nourriture, pensez à ça brave gens, pendant que vous, mangiez à votre faim, à Pontera, le lieu dit de toute Richesse, une servante mourrait de faim, Voyez ce qu'ils font à des gens de notre classe à Pontera ! Voyez, ceux qui ont pu voir cette pauvre Nim, on vu la fatigue d'un corps pourtant si jeune. Elle a fuit de Pontera et a erré jusqu'à trouver repos ici. Brave gens, elle est la victime de trop ! Il suffit de Pontera, de leurs manières désinvoltes! Prévenez, père, mère, frère, sœur, fils... Car à partir de cette auberge, débute le renversement de Pontera ! C'est à partir de VOUS que les vils dirigeants seront déshérités ! Prenez armes... Ici début la révolte d'Alberta. »

Quoi ? Une révolte ? Ce voyage risquerait donc d’être plus intéressant qu’attendu. Mais s’ils allaient directement attaquer les nobles et les bourgeois avec leur armes (qui n’allaient pas consister de grandes-choses – qu’avaient-ils ? Des cannes à pêches improvisées, des filets, des fourchettes, des couteaux à nettoyer les poissons et peut-être s’ils avaient de la chance des rouleaux à pâtisseries) c’était obligatoirement une cause perdue d’avance. Cette homme Ewan était peut-être quelqu’un qui savait bien motiver la foule, mais s'ils voulaient vraiment avoir une révolte qui menait à quelque chose, ils allaient avoir besoin de stratégie ! Ceci ne se faisait pas dans juste une grande attaque de la population d’Alberta, mais il fallait des petits coups précis. Peut-être un geste pour les Assassins ? Ça changerais un peu les plans de notre voyage. Mais bon, avant qu’une idée puisse se former dans ma tête bienveillante, je devais aller chercher Eléanora pour lui en parler.

Je sortis donc, pressé, ensemble avec les reste de l’auberge, mais sans trop être dans la foule. J’attendais que les gens débloquait un peu le passage, quand j’aperçus Eléanora de l’autre côté de la rue. Elle avait donc fini sa promenade. A grands pas, je marchais vers elle, et quand elle me remarqua à:

« Tu viens de rater quelque chose de mémorable... » dis-je en articulant exagérément. Et le reste des clients du Roulin Mouge racontaient en ce moment même, sans doute, la même histoire.

[Suite dans ce sujet]

» Where shall we go? [fini]
» La neige [fini]
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